© Astrid di Crollalanza Auteur du remarqué Un dissident (Albin Michel) en septembre, le jeune romancier Guényveau s’inquiète de la tendance « fusioniste » qui nous promet un mariage serein avec dame Machine. Propos à contre-vent. Ton tout premier roman traite de la question du transhumanisme, c’est un sujet qui t’inquiète particulièrement ? Le transhumanisme, c’est un rejeton de la modernité à l’heure de l’économie de marché. Ce qui m’inquiète surtout, c’est son succès garanti : d’un côté, une pensée simplifiée de l’homme et du monde, aussi binaire qu’un code informatique ; de l’autre, le culte du fric et l’expansion de l’homme soi-disant augmenté par simple effet de mimétisme. Ton héros, Christian, se caractérise par de profondes carences en « humanité », on a l’impression en te lisant que le transhumanisme déshumanise, c’est le cas ? Le transhumanisme nous promet un humanisme « augmenté » par la technique. Premier soupçon : qui peut se dire augmenté par rapport aux autres ? L’ironie de l’histoire veut que les progressistes de la Silicon Valley en viennent à définir un nouveau rapport de force entre (...)
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